La puissance du dragon, enseigne Tchouang-tseu, est chose mystérieuse : elle est la résolution des contraires ; et Confucius de voir, selon lui, en Lao'tseu, philosophe à peu près contemporain de Confucius, la personnification même du dragon.
En Chine, il défile avec les saisons, sert de monture aux Immortels, portent le palais des divinités sur son dos ; il participa à la construction du monde. Quand Tien Ti, empereur du Ciel, jugea que les hommes étaient mauvais, il provoqua le déluge pour noyer l'humanité. Mais Yü, dieu attaché aux hommes, intercéda en leur faveur auprès de Tien Li. Attendri, l'empereur céleste mit fin au pluies diluviennes. Alors apparut une gigantesque tortue noire, portant sur sa carapace une nouvelle terre fertile, ainsi qu'un dragon qui commença, guidé par Yü, à creuser dans la terre les lits des rivières futures. Parmi la nouvelle humanité vivaient des dragons pouvant prendre apparence humaine à volonté, dragons engendrés par la déesse-dragon Nü Kua, et chargés de guider les premiers pas de l'humanité (fonction civilisatrice).
Le dragon est un symbole de fertilité, de germination : il arrive que, de sa gueule ouverte, sortent des feuillages. Son apparition est signe de bon augure. L'éclat de tonnerre provoquant la pluie (manifestation de l'activité céleste), c'est étincelle de la vie, de la végétation, du renouvèlement cyclique, qui est figurée par l'apparition du dragon et correspondant au printemps. En saison sèche, le dragon hiberne dans le fond des eaux ; il a plongé dans l'abime depuis l'équinoxe d'automne. Quand arrive l'équinoxe de printemps, le dragon prend son envol vers le ciel (traduit par les positions des étoiles kio et ta-kio, Epi de la Vierge et Arcturus, les cornes du dragon) et génère les pluies fécondant la terre (culture des rizières). Mais si son envol est trop haut, alors les pluies ne viennent pas, et la terre est en proie à la sècheresse. Les processions de février, en Chine, en l'honneur du dragon, on pour but de provoquer son réveil. De même, on expose des portraits de celui-ci quand sévit la sècheresse; on fait une image du dragon Yin pour amener les pluies.
Le dragon est yang comme signe du tonnerre et du printemps, de l'activité céleste ; il est yin comme souverain des régions aquatiques : le symbolisme aquatique demeure capital, les dragons vivant dans l'eau et faisant naitre des sources. Le Roi-dragon est roi des nâga (mot sanskrit désignant des génies à buste humain et corps de serpent, qui habitent les régions souterraines et dont le culte est en relation avec celui des eaux).
Les premiers empereurs, s'ils sont appelés "fils du dragon", c'est qu'ils ont été engendré par eux.Le dragon est tout naturellement le symbole de l'empereur. Le trône sur lequel l'empereur est assis est le "trône du dragon". Le visage de l'empereur est le "visage du dragon". Et la fameuse perle que possède les dragons dans leur gorge, c'est la parole du chef, puissante et résolue. Mao disait d'ailleurs : "on ne discute pas la perle du dragon." Associé à la foudre (feu) et aux pluies (fertilité), le dragon symbolise les fonctions impériales grarantissant l'ordre et la prospérité. Le nombre des dragons qui ornaient les habits de brocart des généraux de la Chine ancienne étaient spécifiques, et seul l'empereur en avait neuf.
Le dragon, est un motif artistique très répandu. Au sein des les temples, il n'est pas rare de voir, dans les fontaines, des dragons de bronze. On le trouve aussi en ornementation autour des portes, et sculptés sur divers objets.